Tome 2 : Le Mehnzotain

Si pour vous fantasy rime avec oreilles pointues et nains bourrus, alors vous pourriez bien être surpris par le deuxième tome du cycle d’Alamänder. Sans orcs ni dragons mais toujours avec le même humour déjanté, Alexis Flamand continue avec brio les aventures de Jon, détective ès sorcellerie de son état.
À peine remis des aventures du T’sank, le mage questeur va cette fois-ci devoir sauver rien moins que la cité de Kung-Bohr dans une aventure haletante où complots d’alcôves, combats épiques, retournements de situations et autres courses poursuites en sous-marins s’enchaînent à un rythme endiablé. Répondant aux nombreuses questions posées par le premier tome, les révélations qui parsèment le récit arrivent à le relancer tout en gardant ce qu’il faut de secrets et de mystère pour les deux derniers livres de la tétralogie.
Et si Retzel, le diabolique familier de Jon, est par trop discret, le comique n’en est pas moins assuré par un trio de choc avec lequel crêpages de chignons et dialogues absurdes ne sont jamais loin.

Mais plus que l’histoire, c’est sûrement l’univers né de l’imagination débridée d’Alexis Flamand qui est la meilleure source d’inspiration. Monde kafkaïen où les assassins annoncent leur venue par des formulaires pré remplis, fresque baroque peuplée de souverains mégalomanes et de créatures aberrantes, Alamänder mélange avec bonheur les clichés de la fantaisie et du pulp pour aboutir à un cocktail enivrant. Un breuvage d’autant plus savoureux que sa recette est consciencieusement expliquée par l’auteur. Car si le ton désinvolte des personnages assure l’essentiel du spectacle, les coulisses d’Alamänder n’ont rien de secret pour le lecteur attentif et c’est avec une précision quasi mathématique qu’Alexis Flamand décortique pour nous les lois qui régissent son monde.
Du fonctionnement des sorts aux étranges coutumes locales, tout nous est dévoilé. Tout, sauf la suite, que nous n’attendons qu’avec plus d’impatience.

Jeux de Rôles Magazine - No 6